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une salleniande couronnée tenant en sa gueulle ung escripteau esmaillé de rouge et blanc, auquel a en escript : Nutrisco et extingo; et au dessus d'icelle cou­ronne ung petit ange tenant une cordelière en la­quelle estoit assise une grande table d'esmeraulde carrée; iceluy ymaige portant de hault, comprins led. pié et le cherubin, deux piez et demi ou envi­ron; le tout d'or pesant quarante trois marcs quatre
DU BUREAU                                               [i5i5]
onces cinq groz, louché et prisé par le maistre de la Monnove, de bon or d'escuz à ving trois caratz. Le­quel don et present fut par led. Sr, en la presence de plusieurs princes ets", receu et accepté joyeusement, en remerciant la Ville et s'offrant avoir les affaires d'icelle en bonne recommandation. Et au present fere estoient presens deux noteres que la Ville y avoit menez pour en avoir acte.
CCCXXXl et CCCXXXII. — Demande de xxm.francs en don pour le Roy.
6 et 8 mai i5i5. (Fol. 290 r°.)
L'an mil v° quinze le dimenche après mydy, six""5 jour de May, a esté faicte Assemblée en l'Ostel de lad. Ville; et y ont esté appellez les Conseillers et Quarteniers d'icelle avec quatre notables personnes de chascun quartier. Et là sont venuz messeigneurs maistres Mondot de La Martonnye et Jaques Olivier, presidens en la Court de Parlement; messc Jehan Ni­colay, chevalier, president des Comptes; et Guil­laume Courtin, notere et secretaire du Roy : lesquelz ont presenté lettres missives du Roy, et semblable­ment lettres patentes, dont a esté faicte lecture, données à Monstereau fault Yonne le derrenier jour d'Avril derrenier passé, par lesquelles led. Sr faisoit demande en don à la ville de Paris de la somme de xx"' livres tournois pour la deffence de son Royaulme contre les Suysses et autres ses contraires; etordon-noit lad. somme estre assise et levée sur les habi­tans de la ville, privilegiez et non privilegiez, et sans prejudice de leurs privileiges.
Après la lecture desquelles lettres mond. sr le pre­sident de La Martonnye exposa bien et grandement les causes de lad. demande, et les grans inconveniens qui pourroyent advenir en ce Royaulme, si led. Sr n'estoit servy en cest affere tant par cested, ville que autres villes franches de sond. Royaume, ausquelles semblablement faisoit faire demande de luy faire don selon leur povoir, et que ceste estoit la principalle, laquelle debvoit monstrer le chemin aux autres; re­querant avoir response du contenu esd. lettres, ad ce qu'il et ses compaignons en peussent advertir le Roy pour pourveoir à sesd, affères.
A quoy a esté respondu par monsr le Prevost des Marchans que l'on communiquerait de ceste matiere avecques les presens, et aussi en une autre Assem­blée, se mestier seroit, pour y prendre conclusion, puis leur en seroit rendue la responce selon.qu'il se­roit deliberé. Si ont requiz que ce fut le plus dili-
genment que l'on pourroit, et sur ce point se sont partiz luy et sa compaignye.
Ce fait, mond. sr le Prevost des Marchans a mys les matieres en termes, tant sur l'accord de la somme requise, comme sur la forme de l'asseoir et lever, en demandant à chascun son advys et oppinion; entre lesquelz y a eu diverses ymaginations :
Les ungs, que la requeste estoit favorable et se de­voit accorder, attendu que c'estoit pour la deffence de ce Royaume; estoit aussi la premiere que le Roy avoit faicte à son advenement à la Couronne, qu'il estoit jeune prince et devoit l'on captiver sa beni-volence; et sur la forme de la lever, qu'elle devoit estre assise sur chascun des habitans de la ville, tant privilegiez que non privilegiez, officiers et autres;
Les autres, que l'Assemblée leur sembloit moins que suffisante pour y comprendre tous privilegiez, car le Roy s'ayde de ses officiers par retention de leurs gaiges quant bon luy semble, et que pour évitera debatz etprocetz, seroit bon fere autre As­semblée où lesd, officiers feussent appellez;
Et les autres ont esté d'avys d'accorder la somme requise en y comprenant ung chascun subgect à y contribuer; et qui en vouldroit excepter lesd, officiers privilegiez, que l'on tendit à diminution du tiers de lad. somme requise; et pour en avoir declaration, se retirassent mess" Prevost des Marchans et Esche­vins par devers mess" les Commissaires, puis en une autre Assemblée en feissent leur rapport.
Si a esté finablement conclud d'un commun ac­cord, selon ceste derniere ymagination.
Et le mardy ensuivant vin' dud. mois de May, mesd. s" Prevost des Marchans et Eschevins furent devers mond. sr le president de La Martonnye, com-missere en ceste partie, pour l'advertir de la conclu-